Il existe déjà des organoïdes de toutes sortes – de cœur, de cerveau ou encore d’intestin – mais c’est la première fois que cette imitation d’organe créé en laboratoire prend la forme d’une glande lacrymale. Les organoïdes sont des structures multicellulaires tridimensionnelles qui reproduisent, à l’échelle miniature, l’anatomie d’un organe. Ils permettent de mieux comprendre comment fonctionnent nos organes et de mener des expériences plus facilement. Les premiers organoïdes de glandes lacrymales ont été mis au point une équipe néerlandaise, qui a même réussi à les faire “pleurer.” Une avancée décrite dans le journal Cell Stem Cell.
Les glandes lacrymales sont les glandes qui nous permettent de pleurer. Elles produisent des larmes en filtrant le sang et les évacuent par le canal lacrymal, relié au nez. C’est là que les larmes terminent leur voyage. En plus de leur rôle dans l’expression de nos émotions, les larmes nous permettent de conserver une certaine humidité indispensable à la protection de la cornée et de l’œil. Les yeux secs peuvent être douloureux, inflammés et sujets aux infections. Il existe également une maladie auto-immune, le syndrome de Sjögren, encore très mal connu, qui cause une sécheresse des yeux et de la bouche. Pour le moment, il existe plusieurs pistes de traitement pour les personnes souffrant de sécheresse oculaire, qui vont des gouttes pour les yeux aux bouchons lacrymaux (de minuscules dispositifs biocompatibles qui sont insérés dans le conduit lacrymal pour bloquer les larmes), ou encore aux opérations chirurgicales.
Les glandes lacrymales sont situées derrière l’arcade sourcilière, à l’extrémité externe de nos yeux, ce qui les rend difficile à étudier et oblige les chercheurs à travailler sur de tout petits échantillons. Le laboratoire d’Utrecht (Pays-Bas) a l’origine de cette avancée a trouvé un moyen de cultiver les cellules de toute une série d’organoïdes, comme les foies, les cancers du col de l’utérus ou encore les glandes à venin de serpents. Leur technique a également fonctionné pour cultiver des cellules de glandes lacrymales.
Des organoïdes gonflés de larmes
Pour réussir à les faire “pleurer“, c’est-à-dire à leur faire produire un liquide semblable à celui de nos larmes, l’équipe a stimulé les glandes en les exposant à différents neurotransmetteurs, comme la noradrénaline, chargée de relayer les messages des cellules nerveuses jusqu’aux glandes.
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